Hugo Chavez est arrivé mardi à l'Elysée pour un déjeuner de travail avec Nicolas Sarkozy qui sera dominé par le sort d'Ingrid Betancourt, détenue par les FARC depuis plus de cinq ans. La famille de l'otage franco-colombienne devrait ensuite être reçue par le chef de l'Etat et le président vénézuélien.
"Ingrid est vivante, j'en suis
certain", a déclaré lundi soir Hugo Chavez peu après son arrivée à
Paris.
Toutefois, contrairement à ses promesses de ces derniers jours,
il avouait ne toujours pas détenir de preuve de vie de la sénatrice, la
dernière -une vidéo- remontant désormais à 2003.
La candidate écologiste à l'élection présidentielle colombienne a été enlevée par les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) le 23 février 2002 avec sa directrice de campagne Clara Rojas.
"Nous attendons la preuve", a confirmé M. Chavez lundi soir, précisant que le commandant de la guérilla d'extrême gauche Manuel Marulanda lui avait demandé de dire à Nicolas Sarkozy qu'Ingrid Betancourt "est bien traitée". "J'ai confiance en la parole de Marulanda", a-t-il assuré.
"A titre de première étape, la fourniture de preuves de vie des otages, notamment d'Ingrid Betancourt, constitue un geste nécessaire que nous appelons les FARC à faire pour démontrer leur volonté d'aboutir", a prévenu lundi l'Elysée dans un communiqué.
Dans un courrier électronique envoyé à la presse lundi, les FARC ont diffusé une retranscription d'un entretien avec Luciano Marin Arango, membre des FARC connu sous le nom de guerre d'Ivan Marquez, qui a rencontré le président vénézuélien le 8 novembre.
Marquez y affirme avoir dit à Chavez que Marulanda "avait donné l'ordre d'envoyer une preuve de vie quand cela sera possible alors que se déroulent d'intenses combats dans le sud (de la Colombie), afin qu'elle puisse être transmise aux familles des prisonniers".
Le président vénézuélien est engagé
depuis septembre dans une tentative de médiation avec les Forces armées
révolutionnaires de Colombie (FARC).
"Je crois vraiment que nous allons
parvenir à un accord" avec les FARC, a-t-il réaffirmé lundi soir.
"Cela
ouvrirait la voie à la paix en Colombie".
Pour libérer certains de leurs otages, les FARC exigent du président colombien Alvaro Uribe un échange de prisonniers avec leurs membres détenus dans les prisons colombiennes. "J'espère vraiment que nous pourrons y parvenir", a déclaré Hugo Chavez.
Signe d'une impatience croissante, le gouvernement colombien a toutefois fixé une date-butoir -d'ici décembre au plus tard- aux efforts d'Hugo Chavez.
C'est la première fois
que MM. Sarkozy et Chavez se rencontrent.
Nicolas Sarkozy reçoit son
homologue vénézuélien pour "des raisons humanitaires", soulignait-on à
Paris, alors que tout oppose par ailleurs le Français, de droite, et le
turbulent président socialiste, qui a accusé à plusieurs reprises les
Etats-Unis de chercher à l'assassiner, multiplie les rencontres avec le
président iranien conservateur radical Mahmoud Ahmadinejad et s'est
accroché récemment avec le roi d'Espagne Juan Carlos.
M. Chavez
n'a finalement pas participé à la rencontre qui était prévue avec des
chefs d'entreprises du MEDEF à son hôtel mardi matin.
Son ministre des
Affaires étrangères l'a remplacé, sans explications.
AP
source : latribune.fr
Hugo Chavez a affirmé que les représentants des FARC étaient arrivés à Caracas la veille, c'est-à-dire le samedi 3 novembre 2007, et qu'un représentant du président Nicolas Sarkozy ainsi qu'un dirigeant de l'autre guérilla colombienne, l'ELN, se trouvaient aussi au Venezuela.
Le Venezuela, la France, les FARC, et l'ELN sont réunis à Caracas avec
l'accord du président colombien Alvaro Uribe, dans le but de trouver un
accord devant conduire à la libération de prisonniers dont certains
pourrissent dans la forêt tropicale colombienne depuis plus de 10 ans.
Parmi ces prisonniers se trouve l'ancienne candidate à l'élection
présidentielle colombienne de 2002, Ingrid Betancourt, ainsi que les
trois otages américains Marc Gonsalves, Thomas Howe et Keith Stannsen,
qui ont été enlevés par les FARC en février 2003 après que celles-ci
eurent abattu l'avion avec lequel ils effectuaient une mission de lutte
contre la drogue.
En échange de la libération de 45 des 765 otages (*) qui sont en leur pouvoir, les FARC exigent la libération par Washington de deux de leurs dirigeants prisonniers aux États-Unis, "Sonia" et "Simon Trinidad", l'élargissement de 500 de leurs hommes prisonniers à Bogota et la démilitarisation complète d'un territoire situé au sud-est de la Colombie, ce que refuse le gouvernement colombien pour des raisons de sécurité nationale évidentes.
Beaucoup d'experts estiment que cette rencontre à Caracas est celle de la dernière chance, car si le président Hugo havez n'arrive pas à faire entendre raison à la guérilla des FARC qui se proclame de la même mouvance politique que lui, cela signifierait qu'il n'y a plus aucun espoir d'arriver à la paix par des accords négociés, et que la voix des armes risque de se faire entendre pour longtemps.
Toujours dans le cadre de ces négociations, le président Hugo Chavez est attendu à Paris le 20 novembre prochain.
(*) chiffres fournis par la Fundación País Libre (Association pour un pays libre) qui est une ONG colombienne prodiguant gratuitement aide et assistance aux victimes directes et indirectes des enlèvements, des extorsions et des meurtres.